La fameuse calculatrice… la permet-on ?

Depuis quelque temps, nous recevons un grand nombre de questions à propos de l’utilisation de la calculatrice. À quelle compétence son utilisation est-elle permise? À quel niveau d’enseignement peut-on la permettre? En contexte d’apprentissage? D’évaluation?

Voici ce que l’on retrouve dans le programme de formation de l’école québécoise, pour la compétence Résoudre une situation-problème à la page 126: Une situation-problème se caractérise par le fait qu’il y a un but à atteindre, une tâche à réaliser ou une solution à trouver. L’objectif visé ne saurait être atteint d’emblée car il ne s’agit pas d’un exercice d’application. Sa quête suppose, au contraire, raisonnement, recherche et mise en place de stratégies mobilisant des connaissances. Aussi, la résolution de situations-problèmes en mathématique engage-t-elle l’élève dans une suite d’opérations de décodage, de modélisation, de vérification, d’explicitation et de validation. Il s’agit d’un processus dynamique impliquant anticipations, retours en arrière et jugement critique. 

Donc, comme une situation-problème n’est pas un exercice d’application, qu’elle requiert une suite d’opérations (souvent nombreuse) et qu’elle appelle à une mobilisation de stratégies plutôt qu’une application de concepts et processus comme la compétence raisonner, l’utilisation de la calculatrice est même souhaitée. Ce principe doit s’appliquer à tous les niveaux d’enseignement tel que mentionné dans le PFEQ à la p.142: Utiliser la calculatrice pour l’application de différentes stratégies de résolution de problèmes. ➊➋➌

À l’inverse, en compétence Raisonner à l’aide de concepts et processus mathématiquele PFEQ indique à la p.128 : Pour pratiquer le raisonnement mathématique, il faut appréhender la situation, mobiliser les concepts et les processus pertinents et établir des liens. Une telle démarche amène l’élève à s’approprier le langage mathématique, à construire le sens des concepts et des processus mathématiques et à les lier entre eux… En arithmétique, l’élève est invité à
construire le sens des nombres, de la numération et des opérations;…Sur le plan des processus, l’élève imagine spontanément des façons personnelles de faire, en se servant d’instruments ou de la technologie, et les explore pour en comprendre le fonctionnement. Ainsi, les opérations arithmétiques peuvent être d’abord réalisées suivant des processus intuitifs relativement peu structurés se substituant aux algorithmes reconnus…Toutefois, la mathématique fait appel à des processus et à des instruments qui lui sont propres et qui, au fil de son histoire, ont acquis un caractère conventionnel bien établi. 

Construire le sens du nombre et des opérations, faire des liens entre les concepts, imaginer et utiliser des processus personnels de calcul écrit pour qu’ensuite l’apprentissage des processus conventionnels de calculs fassent du sens, vont à l’encontre de l’utilisation de la calculatrice. Cette dernière ne permet pas de voir le processus de calcul … elle ne montre que le résultat! Pour cette compétence, l’élève pourrait l’utiliser à l’occasion pour vérifier le résultat de son processus de calcul préalablement fait à l’écrit ou à l’oral. Toutefois, lors d’évaluations, l’élève ne doit pas y avoir recourt, car l’ application adéquate des processus requis est justement une composante de la compétence et de fait, son deuxième critère d’évaluation.

La fameuse calculatrice… la permet-on? Oui, pour la compétence Résoudre pour tous les niveaux autant en apprentissage qu’en évaluation. Non, pour la compétence Raisonner pour tous les niveaux en évaluation.

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